24 août 2019
CATHERINE BROUSSEAU-CARNEVALE/ La Tribune
La députée de Sherbrooke Christine Labrie a souligné une première victoire sur les réseaux sociaux dans l’étude du projet de loi 5. Un amendement obligeant le gouvernement à offrir les choix du service de garde ou la maternelle à 4 ans a été adopté.
Rappelons que le projet de loi vise à créer plusieurs classes de maternelles pour les enfants de 4 ans. Le tout, dans l’idée de faire de l’intervention pour les enfants vulnérables.
« Pour les parents, c’est une crainte, car ce n’est pas tout le monde qui veut voir son enfant en maternelle à 4 ans. Ça, c’est bien clair. La majorité des parents préfèrent les centres de la petite enfance (CPE). Ce qui est important, c’est que les parents aient le choix. On voulait éviter que le gouvernement consacre énormément de ressources dans le réseau scolaire à offrir des services aux enfants de 4 ans et qu’il n’y ait plus de service en dehors du réseau scolaire pour ces enfants », affirme en entrevue avec La Tribune la solidaire Christine Labrie en précisant que l’objectif est d’offrir un choix aux parents.
Porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, Mme Labrie souligne également qu’une crainte s’élevait de la part des parents concernant la diminution de service de garde pour les enfants, voire la disparition.
L’étude se poursuivra encore plusieurs semaines à l’Assemblée nationale.
« Ce que l’on craignait, c’est que de manière insidieuse, le gouvernement vienne à réduire son financement pour les places pour les enfants de 4 ans. Ainsi, nous craignions que les CPE ou différents services de garde fassent le choix de ne pas ouvrir de groupe puisqu’ils reçoivent moins de subventions pour les enfants de ces groupes d’âge là et que le service finisse par disparaître », ajoute-t-elle.
Priorité
À la suite de l’adoption de l’amendement, le débat se poursuit concernant les groupes enfants qu’il faut considérer. De son côté, selon Mme Labrie, la Coalition Avenir Québec veut prioriser tous les enfants plutôt que les plus vulnérables tandis que l’opposition veut accorder la priorité aux enfants vulnérables.
« Quand tout est une priorité, plus rien n’est une priorité. Il faut cibler un groupe. Il faut accorder une importance particulière aux enfants qui présentent une vulnérabilité. Il y a des quartiers à Montréal, par exemple, où il y a 40 % des enfants qui ont des vulnérabilités. On pense aux enfants qui ne sont pas dans des services de garde éducatifs à quatre ans », déplore la députée sherbrookoise en précisant qu’aucun amendement n’a été adopté à ce sujet.
À cela, elle ajoute que le projet de loi suscite plusieurs inquiétudes, puisque aucun plan ou stratégie n’ont été présentés.
« Il y a des demandes d’accès à l’information qui ont été faites et qui sont sans réponse. C’est inquiétant, car c’est le projet le plus étoffé de ce gouvernement. C’est le plus gros engagement qu’ils ont pris, d’un point de vue symbolique et financier. Quand on a un projet majeur à présenter, il faut savoir où on s’en va. Pour un âge aussi critique de leur développement, moi je trouve important d’avoir des réponses avant l’adoption de la loi. »