20 décembre 2019
PHOTO D’ARCHIVES VINCENT LARIN
QUÉBEC – Les responsables des services éducatifs en milieu familial (RSE) voteront sur la possibilité de faire la grève après avoir reçu des offres jugées «irrespectueuses et dégradantes» de la part du gouvernement Legault dans le cadre de la renégociation de leur convention collective.
Jeudi, le comité de négociation syndical de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a reçu une offre pécuniaire équivalente à 12,48$ l’heure pour la première année, soit en deçà du salaire minimum actuel, a précisé vendredi le syndicat, par communiqué.
La FIPEQ-CSQ demande plutôt un rattrapage financier équivalent à 16,75$ l’heure dès la première année. C’est pourquoi le syndicat a annoncé la tenue de votes de grève du 6 au 14 janvier 2020 dans toutes ses associations régionales.
Pour marquer son argument auprès des négociateurs du ministère de la Famille, le comité de mobilisation dit leur avoir fait livrer deux gommes ballounes au coût de 0,60$, soit l’augmentation par jour proposée aux RSE.
La FIPEQ-CSQ proposera à ses membres une façon «innovante» de faire la grève, dans le but d’en réduire les conséquences pour les parents.
«Nous innovons en annonçant à l’avance aux parents notre calendrier de grève. Chaque matin, tous les vendredis, pendant huit semaines, nous ouvrirons 15 minutes plus tard. C’est simple et prévisible», a résumé la présidente du syndicat Valérie Grenon.
La FIPEQ-CSQ recommande également à ses membres d’adopter un mandat de grève d’une demi-journée et d’une journée à être déclenchées au moment jugé opportun.
Ce syndicat représente près de 10 000 responsables en services éducatifs en milieu familial régi et subventionné, et plus de 2500 éducatrices dans les installations des CPE.
Vague de fermetures
Selon la CSN, qui représente quelque 3000 responsables de services éducatifs en milieu familial, le gouvernement n’empêchera pas «la vague de fermetures» de nombreux services de garde qui s’abat sur le Québec depuis des mois.
Le syndicat demande qu’elles obtiennent une rémunération équivalente à celle des éducatrices en CPE non formées de premier échelon, c’est-à-dire une hausse de la subvention annuelle qu’elles reçoivent de 18 000$.
«La subvention actuelle, moins les différents frais que doit assumer la [responsable d’un service de garde en milieu familial], lui procure un revenu avant impôt de seulement 27 270$ en moyenne pour environ 55 heures, soit moins que le salaire minimum», indique la CSN, par communiqué.