21 novembre 2018
Tommy Chouinard / La Presse
Québec — Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge prévoit créer « à peu près » 220 classes de maternelle 4 ans pour la prochaine rentrée scolaire. C’est le double de ce qu’ont fait les libéraux cette année, mais c’est plutôt timide en regard de la promesse de son parti d’en ouvrir 5000 en cinq ans.
En campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) s’est engagée à offrir la maternelle à tous les enfants de 4 ans, partout dans la province.
« L’idée, c’est de faire le plus possible, mais le mieux possible », affirme Jean-François Roberge au cours d’un entretien avec La Presse.
Son ministère est en train de chiffrer le nombre de classes qui pourront s’ajouter dès septembre 2019 aux 400 existantes. M. Roberge est déjà en mesure de donner un ordre de grandeur. « Je peux vous dire ça : à peu près deux fois plus » de classes seront créées par rapport à ce qu’a fait le gouvernement Couillard cette année, confie-t-il.
Les libéraux en ont ouvert 111, toutes en milieu défavorisé comme le voulait leur politique. M. Roberge prévoit donc autour de 222 nouvelles classes pour la prochaine rentrée.
« En 2019-2020, ça va être le début du grand déploiement. Ça va déjà être pas mal plus que ce que faisait le gouvernement libéral, mais ça va aller après en augmentant. Et ça va être exponentiel d’une année à l’autre », insiste-t-il.
Le ministre rappelle que son plan s’échelonne sur cinq ans. « On doit bien le faire, s’assurer que les espaces soient adaptés aux petits de 4 ans », souligne-t-il.
Québec ciblera en priorité les écoles qui peuvent accueillir des enfants dans des locaux facilement disponibles, sans avoir à faire de grands travaux.
Promesses de campagne
Lors de la campagne électorale, le premier ministre François Legault soutenait qu’il y avait suffisamment d’espace dans les écoles à l’heure actuelle pour aménager 3750 des 5000 classes nécessaires à la réalisation de son engagement. Il faudrait donc en construire seulement 1250, disait-il. Son parti prévoyait que la construction de ces classes coûterait 153 millions, soit une moyenne de 122 400 $ par classe. Il s’agit d’une part des 1,2 milliard de dollars qu’il s’est engagé à investir chaque année dans les infrastructures scolaires – une baisse de 400 millions par rapport aux investissements de cette année.
Selon le cadre financier de la CAQ, le coût de fonctionnement des nouvelles classes de maternelle 4 ans – les dépenses pour payer les enseignants, par exemple – serait de 250 millions par année à compter de 2022-2023. Pour la prochaine année, 2019-2020, il estimait les dépenses à 62 millions.
Jean-François Roberge se dit satisfait des échanges que son équipe et lui-même ont eus jusqu’ici avec « plusieurs commissions scolaires et intervenants » du milieu de l’éducation. « La plupart sont très ouverts et même, je dirais, enthousiastes à l’idée de développer ces services-là. Et une grande majorité est bien consciente qu’offrir la prématernelle 4 ans seulement en milieu défavorisé, c’est un peu passer à côté de la mission », soutient le ministre.
Après la victoire de la CAQ le 1er octobre, la Commission scolaire de Montréal a réitéré qu’elle manquait d’espace et qu’il était inimaginable d’ouvrir toutes les classes nécessaires d’ici cinq ans. La Fédération des commissions scolaires du Québec a soutenu de son côté que la pénurie d’enseignants était un obstacle au projet caquiste.
Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web.