8 octobre 2019
VINCENT LARIN- Journal de Québec
Le gouvernement Legault devra ouvrir 600 classes de maternelles 4 ans de plus s’il souhaite respecter les ratios professeurs-élèves prévus par les conventions collectives avec les professeurs, affirme la députée Véronique Hivon.
Cela représenterait un investissement de 480 M$ si la construction d’une nouvelle classe coûte en moyenne 800 000$ comme l’a affirmé le premier ministre François Legault au Salon bleu.
Lors de l’étude détaillée du projet de loi qui instaure le système des maternelles 4 ans mercredi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a rappelé que chaque classe devrait compter 14 élèves en moyenne pour respecter les règles fixées avec les syndicats de professeurs.
Or, selon la députée péquiste, le gouvernement Legault a toujours affirmé que les classes de maternelles 4 ans pourraient compter jusqu’à 17 élèves. Il s’agit plutôt du maximum permis par classe pour une classe, a précisé le ministre.
«On ne pourrait pas avoir partout des classes de 17. […] La moyenne des classes dans une commission scolaire ne peut pas excéder 14. C’est une nuance importante dans l’organisation scolaire pour éviter qu’une commission scolaire ne monte tous ses groupes au maximum», lui a répondu le ministre Jean-François Roberge, mercredi.
La Fédération des commissions scolaires du Québec confirme par ailleurs que les deux conventions collectives avec les professeurs de la province limitent le nombre moyen d’enfants par classe à 14 en moyenne pour chaque commission scolaire.
Or, c’est en comptant 17 élèves par classe que le ministre Jean-François Roberge a établi qu’il faudrait 2600 classes au Québec pour respecter sa cible de permettre à 50% des enfants de 4 ans d’y avoir une place d’ici cinq ans, affirme Mme Hivon.
« Complètement ridicule »
En comptant 14 élèves par classe, le gouvernement devrait faire construire 3200 classes pour respecter son objectif. Ce nombre est plus près du 3400 originalement prévu par les fonctionnaires du ministère de l’Éducation dans le dernier budget présenté en mars dernier.
«Avec cet enjeu, ou bien la cible [de 50%] doit être revue pour augmenter le nombre de classes et les coûts qui y correspondent, ou bien dire publiquement qu’ils sont passés de 90% à 50% à 40% maintenant», affirme Véronique Hivon.
«Ça devient complètement ridicule. À chaque semaine qui passe, on a de nouveaux chiffres, de nouvelles informations, ce qui est la preuve qu’ils ne savent pas où ils s’en vont», dit la députée de Joliette.
«Le plus important pour nous, c’est que tous les parents qui veulent faire le choix de la maternelle 4 ans d’ici 5 ans puissent le faire, qu’il y ait une place pour leur enfant. […] On estime que 2600 classes seront nécessaires pour parvenir à cette fin», a indiqué le cabinet du ministre Jean-François Roberge.
Questionné à savoir s’ils remettaient en question les calculs de Véronique Hivon, le cabinet de Jean-François Roberge n’a pas fourni de réponse.