23 janvier 2019
L’annonce du déploiement des maternelles 4 ans a créé une onde de choc dans les services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial régi et subventionné (MF) et pour cause. Bien que ce choix puisse sembler en être un qui favorise le développement et le dépistage des enfants, tel que répété à plusieurs reprises lors de la campagne électorale par la CAQ, la réalité est tout autre.
Des services de garde éducatifs qui veillent au développement des touts petits
Les services de garde éducatifs tels qu’ils sont offerts présentement offrent avec imagination tout ce qui favorise les différentes sphères de développement de nos tous petits. Ils y sont reçus dès leurs premiers pas et ils y demeurent jusqu’à l’entrée à la maternelle 5 ans. C’est dire combien les travailleuses qui les reçoivent au quotidien connaissent leurs besoins et mettent tout en œuvre pour y répondre.
L’enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM) réalisée en 2017 montre que plus d’un enfant à la maternelle sur quatre est vulnérable dans au moins un domaine de développement (27,7 %), en légère hausse par rapport à la première édition de l’enquête menée en 2012 (25,6 %). Le problème, c’est le soutien qui est offert aux enfants qui ont des problèmes de développement. Une fois la fragilité dépistée en CPE ou en milieu familial régi et que l’équipe parents-éducatrices s’est mise au travail, l’aide se fait attendre.
Il est illusoire de croire que la maternelle 4 ans règlera tous ces problèmes et dépistera bien avant ce qui est déjà été fait en CPE et en MF. Si nous voulons améliorer le dépistage des enfants, c’est donc surtout dans les services d’appui aux enfants qui vivent des problèmes de développement que nous devons mettre nos énergies. Et c’est tout à fait possible de le faire dans les CPE et dans le MF.
C’est sans compter le fait que les services de garde éducatifs à l’enfance offrent un bassin de services étendu qui font qu’étude après étude ils trônent au sommet des meilleurs services pour nos enfants. L’offre de services va de 261 à 231 jours par année, en plus d’inclure les deux collations, le dîner respectant le guide alimentaire canadien, le programme éducatif, les ratios adaptés selon l’âge et des lieux répondant aux besoins des enfants de moins de 5 ans.
Le nouveau gouvernement commence à entendre raison
Selon le Ministère de la Famille, le système laisse échapper 100 000 enfants. Nous ne pouvons que le déplorer, mais nous avons les solutions pour améliorer les choses. Il faut développer le réseau qui a fait ses preuves, mettre à profit tous les acteurs, et ce, dès la naissance. Il faut apporter l’aide lorsqu’une fragilité est identifiée, soutenir et obtenir l’aide pour les parents dans leurs démarches et surtout faire de nos touts petits notre priorité. Le gouvernement Legault et le ministre Lacombe commencent déjà à montrer des signes positifs. Le ministre Lacombe a annoncé qu’il n’y aura pas de maternelle 4 ans près des garderies et des CPE. C’est la preuve que notre pression fait effet. Nous devons continuer d’intervenir à tous les paliers pour défendre le réseau des services de garde éducatifs.
Un enfant de 4 ans a besoin de stabilité, de contexte favorable à son développement. Et c’est exactement ce qu’offrent les CPE et le milieu familial régi à des milliers d’enfants.
Lucie Longchamps
Éducatrice en services éducatifs durant 25 ans
Vice-présidente des secteurs privés de la FSSS-CSN