12 DÉCEMBRE 2019
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S’il y a un sujet dont nous avons entendu parler en 2019, ce sera bien celui de la maternelle 4 ans. Cela se transposerait dans une capsule du traditionnel Bye Bye de Radio-Canada que je n’en serai pas étonnée ! Quel bilan pouvons-nous dresser de nos actions sur ce dossier qui tient tant à cœur aux travailleuses et travailleurs du réseau des services de garde éducatifs ?
La FSSS-CSN au rendez-vous pour démasquer cette fausse bonne idée
Nous avons poursuivi tout au cours de l’année des représentations pour démasquer cette fausse bonne idée qu’est le projet de maternelles 4 ans mur-à-mur du gouvernement Legault. Parce qu’au départ, ce projet a pu en séduire quelques-uns, notamment en raison des propos enflammés du premier ministre et du ministre de l’Éducation. Ce qui est clair, c’est que ce projet n’a jamais intéressé les enfants et les parents qui fréquentent les services éducatifs et à contribution réduite. Et plus ce projet a été présenté et discuté sur la place publique, plus on a vu l’appui populaire fondre comme neige au soleil.
L’idée de la maternelle 4 ans a émergé d’une volonté louable du premier ministre, mais il aurait eu intérêt à écouter les personnes qui y travaillent soit les travailleuses et travailleurs des services éducatifs à la petite enfance. Nous avons pourtant fait toutes les représentations nécessaires autant chez les députés de la CAQ que ceux dans l’opposition qui de leur côté ont compris très rapidement l’évaluation du terrain.
Comment se fait-il que cette écoute n’a pas trouvé oreille du côté du gouvernement ? Comment se fait-il qu’il aura fallu faire des pieds et des mains pour combler des places vacantes dans les maternelles 4 ans ?
La population tient au réseau des services de garde éducatifs
Les derniers sondages le démontrent clairement : les parents ne sont pas au rendez-vous, les écoles ont bien d’autres soucis de services. Ce qui apparaît clair, c’est que la population a compris que la place des enfants de 4 ans, ce n’est pas à l’école, mais dans le réseau des services de garde éducatifs !
Les images de belles classes de maternelle 4 ans qui nous furent présentées visaient à créer un écran de fumée. Mais la réalité, c’est que ces classes sont très rares et qu’elles ressemblent drôlement à des services de garde régis et subventionnés. Alors, pourquoi continuer d’investir des sommes importantes dans ce projet ? Nous sommes plus que jamais en droit de continuer de mettre de la pression pour que la priorité soit mise dans les investissements pour les services éducatifs. Chaque semaine des articles sortent dans les médias. Les familles cherchent des places en CPE et en RSG, pas dans la maternelle 4 ans.
Notre lutte mène à des gains
Si on doit questionner l’entêtement du gouvernement dans ce dossier, on doit aussi remarquer que notre détermination nous permet de gagner. Le gouvernement a été forcé de reculer sur son projet initial et de prendre des décisions en faveur du réseau.
Nous avons salué l’abolition de la modulation des tarifs, qui mettra fin au favoritisme envers les garderies privées. Même chose pour le fait que le gouvernement a vu la lumière et se concentrera finalement sur les milieux défavorisés pour implanter les maternelles 4 ans. La confirmation de nouvelles places dans le réseau est aussi à mettre du côté des victoires que nous avons obtenues grâce à notre mobilisation et nos interventions.
La bataille de 2020 : la valorisation de notre travail
En 2020, il va sans dire que nous devrons poursuivre la bataille pour l’avenir du réseau des services de garde éducatifs. Et cela va passer par la valorisation de nos professions et la mise en place de conditions gagnantes concrètes pour attirer et retenir du personnel dans le secteur.
Nous venons tout juste de rendre public un sondage qui présente un portrait préoccupant de la situation. Si rien n’est fait pour améliorer les conditions de travail et les salaires dans les CPE et les RSG, nous aurons bien du mal à attirer des gens dans un futur proche. Quand on sait à quel point les familles ont besoin de nous, cela doit être entendu par le gouvernement !
Nous tendons encore une fois la main au gouvernement et au ministre pour transmettre l’expertise du réseau.
Ce souhait en sera un pour la nouvelle année qui approche. Nous poursuivrons nos revendications en 2020 et le développement des enfants demeurera au centre de nos préoccupations.
Lucie Longchamps