Combien gagne réellement une éducatrice en milieu familial?
Les éducatrices en garderie en milieu familial et le gouvernement ne s’entendent pas sur les revenus qu’elles gagnent. Les deux parties sont en négociation pour une nouvelle entente collective. Radio-Canada a eu accès aux avis de cotisation de près d’une vingtaine d’entre elles. En moyenne, elles ont gagné 31 655 $ en 2019, selon leurs avis de cotisation, avant impôt.
Pourtant le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a répété à plusieurs reprises qu’elles gagnent en moyenne 51 000 $ par année. C’est que le ministre se réfère à la subvention reçue par celles-ci, sans en soustraire les dépenses, comme la nourriture et les jouets.
Sur 18 avis de cotisation de Revenu Québec reçus de la part d’éducatrices en milieu de garde, une seule a gagné 60 998,94 $ en un an. Cette éducatrice a un total de neuf enfants à sa charge, dont un enfant en situation de handicap et deux poupons, ce qui fait en sorte qu’elle a droit à plusieurs bonifications pour sa subvention.
L’ensemble des autres éducatrices avaient gagné moins de 40 000 $ en 2019, selon leur avis de cotisation. Il faut aussi spécifier que sur le 31 665 $ gagné en moyenne, elles doivent par la suite payer leurs impôts au gouvernement du Québec, comme pour tous les travailleurs autonomes.
Le fiscaliste et professeur au Département des sciences comptables de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) Nicolas Boivin estime d’ailleurs que pour évaluer leurs revenus, il faut se référer à la ligne 164 de la déclaration d’impôt. Celle-ci indique les revenus nets d’entreprises. Le montant indiqué à la ligne 199, normalement la ligne de référence pour les revenus bruts, affiche le même montant pour toutes les éducatrices dont Radio-Canada a consulté l’avis de cotisations.
Les éducatrices en garderie en milieu familial et le gouvernement ne s’entendent pas sur les revenus qu’elles gagnent. Les deux parties sont en négociation pour une nouvelle entente collective. Radio-Canada a eu accès aux avis de cotisation de près d’une vingtaine d’entre elles. En moyenne, elles ont gagné 31 655 $ en 2019, selon leurs avis de cotisation, avant impôt.
Pourtant le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a répété à plusieurs reprises qu’elles gagnent en moyenne 51 000 $ par année. C’est que le ministre se réfère à la subvention reçue par celles-ci, sans en soustraire les dépenses, comme la nourriture et les jouets.
Sur 18 avis de cotisation de Revenu Québec reçus de la part d’éducatrices en milieu de garde, une seule a gagné 60 998,94 $ en un an. Cette éducatrice a un total de neuf enfants à sa charge, dont un enfant en situation de handicap et deux poupons, ce qui fait en sorte qu’elle a droit à plusieurs bonifications pour sa subvention.
L’ensemble des autres éducatrices avaient gagné moins de 40 000 $ en 2019, selon leur avis de cotisation. Il faut aussi spécifier que sur le 31 665 $ gagné en moyenne, elles doivent par la suite payer leurs impôts au gouvernement du Québec, comme pour tous les travailleurs autonomes.
Le fiscaliste et professeur au Département des sciences comptables de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) Nicolas Boivin estime d’ailleurs que pour évaluer leurs revenus, il faut se référer à la ligne 164 de la déclaration d’impôt. Celle-ci indique les revenus nets d’entreprises. Le montant indiqué à la ligne 199, normalement la ligne de référence pour les revenus bruts, affiche le même montant pour toutes les éducatrices dont Radio-Canada a consulté l’avis de cotisations.
Son revenu d’entreprise, moins ses dépenses, c’est ce qui représente son enrichissement réel pour l’année, c’est ce montant-là qui va être inscrit sur la déclaration de revenus, et sur lequel elle devra payer de l’impôt, comme n’importe qui d’autre qui aurait d’autres sortes de revenus
, souligne M. Boivin.
Pour lui, il ne faut pas calculer la subvention totale, sans prendre en compte les dépenses. Le fiscaliste souligne que l’avis de cotisation de Revenu Québec est une mesure très représentative pour estimer les revenus.
Il y a beaucoup de mythes qui persistent. Par exemple, l’idée de penser que dans la déclaration de revenus pour certains profils de contribuables, il y aurait certains allègements fiscaux excessifs. […] C’est faux
, soutient l’expert.
Selon lui, la déclaration d’impôt auprès de Revenu Québec est une des données les plus représentatives pour connaître le salaire d’une personne.
Le rôle de la déclaration de revenus, le montant final qu’on inscrit, ça reflète adéquatement, de façon assez précise, l’enrichissement qu’une personne a réalisé dans l’année. C’est vrai pour tous les contribuables. Ce n’est pas parce qu’on est en affaires ou qu’on exploite une garderie en milieu familial qu’il y a des règles fiscales plus avantageuses pour nous
, conclut le fiscaliste.
Au moment d’écrire ces lignes, le ministre Mathieu Lacombe n’avait pas donné suite à notre demande d’entrevue. Par le biais de son attaché, il souligne être sensible à la situation, reconnaître le travail des éducatrices et être prêt à négocier en présence de médiateurs nommés par le ministère du Travail.
Combien gagne réellement une éducatrice en milieu familial?
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Après avoir touché toutes les régions, la grève tournante se conclut à Montréal et Laval
- « Quand on nous répète que l’on amuse les enfants dans nos maisons et que l’on travaille moins fort à certains moments parce qu’ils ne sont pas tous là en même temps, c’est insultant et dégradant. »
Les responsables de service de garde (RSG–CSN) en milieu familial de la région de Montréal et de Laval ferment aujourd’hui leurs portes pour une journée complète. Il s’agit d’un moyen de pression ultime dans le cadre d’une grève tournante qui a touché l’ensemble des régions du Québec dans la semaine du 14 au 18 septembre 2020. Les RSG de Montréal et de Laval se donnent rendez-vous devant les bureaux du ministère de la Famille, dès 9 h 45, d’où partira une marche en direction de l’intersection de l’avenue De Lorimier et de la rue Notre-Dame.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que les RSG déclenchent une grève de 24 heures. Elles savent que les parents ont besoin de leurs services. Cependant, ces pères et ces mères sont solidaires et comprennent que les conditions de travail des RSG en milieu familial sont inacceptables », précise Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
Les RSG en milieu familial travaillent une cinquantaine d’heures par semaine afin de s’adapter aux horaires des parents. Dans les faits, le ministère de la Famille ne les paie que 35 heures par semaine. Résultat ? Ces RSG gagnent en moyenne 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses. « Personne n’accepterait un salaire aussi bas pour autant d’heures travaillées. C’est pourquoi des centaines de femmes désertent la profession et ferment définitivement leur service de garde à la maison », s’attriste Karine Morisseau, représentante du secteur RSG de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN et elle-même RSG en milieu familial.
Propos méprisants du gouvernement
À l’initiative de la CSN, un médiateur va tenter de favoriser une reprise des négociations avec le gouvernement du Québec. Cependant, à la table de négociation, plusieurs déclarations des vis-à-vis gouvernementaux ont laissé entrevoir le mépris pour les demandes légitimes des RSG. « Quand on nous répète que l’on amuse les enfants dans nos maisons et que l’on travaille moins fort à certains moments parce qu’ils ne sont pas tous là en même temps, c’est insultant et dégradant », s’insurge Fatiha Benzama, présidente du Syndicat des RSG de Montréal-Est–CSN.
Il faut que le gouvernement Legault admette que les RSG en milieu familial sont des professionnelles de la petite enfance, qu’elles sont essentielles et qu’elles méritent un salaire équitable qui équivaut aux emplois comparateurs.
Après avoir touché toutes les régions, la grève tournante se conclut à Montréal et Laval
Grève d’une journée dans les services de garde en milieu familial
(Photo : Archives – Le Courrier du Sud)
Les responsables d’un service de garde (RSG) en milieu familial de Brossard, de Longueuil, de Saint-Hyacinthe et de Saint-Jean-Sur-Richelieu ont fermé leurs portes ce mardi; un «moyen de pression ultime» dans le cadre d’une grève tournante qui affectera l’ensemble des régions du Québec jusqu’au 18 septembre. Elles manifestent devant le bureau de la ministre de la Condition féminine Isabelle Charest.
«Ce n’est certainement pas de gaieté de coeur que les RSG déclenchent une grève de 24 heures, alors que les parents de notre région ont besoin de leurs services. Cependant, ceux-ci sont solidaires et comprennent que ces conditions de travail sont inacceptables», estime Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN. Ce métier est pratiqué essentiellement par des femmes, que l’on maintient dans des conditions précaires. C’est pourquoi elles sont venues aujourd’hui parler à la ministre de la Condition féminine.»
Les RSG en milieu familial travaillent une cinquantaine d’heures par semaine, mais sont dans les faits payés pour 35 heures par semaine… pour un salaire moyen de 27 000$ par an après avoir couvert toutes les dépenses, selon le Conseil central de la Montérégie – CSN.
À l’initiative de la CSN, un conciliateur tentera une reprise des négociations avec le gouvernement du Québec. Selon le syndicat, certaines déclarations de leurs vis-à-vis gouvernementaux «ont laissé entrevoir le mépris pour nos demandes légitimes».
«Quand on nous répète que l’on amuse les enfants dans nos maisons et que l’on travaille moins fort à certains moments parce qu’ils ne sont pas tous là en même temps, c’est insultant et dégradant» s’insurge Karine Morriseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS – CSN.
Il faut que le gouvernement Legault admette que les RSG en milieu familial sont des professionnelles de la petite enfance, qu’elles sont essentielles et qu’elles méritent un salaire équitable.»
+ Conseil central de la Montérégie – CSN
Belle activité lors de la journée de grève des RSG qui sont allées porter leurs revendication chez Isabelle Charest, Ministre de la condition feminine Vidéo sur Facebook; https://www.facebook.com/watch/?v=615169522504740
Dans la région de Longueuil, la grève tournante affecter les RSG en milieu familial le 18 septembre.
Grève d’une journée dans les services de garde en milieu familial
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11 septembre 2020
Garderies en milieu familial: journée réduite de 7h pour protester
Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial, affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN partout au Québec, n’ouvriront que pendant 7h aujourd’hui pour dénoncer leurs conditions de travail. Elles devaient initialement tenir ce type d’action toute la semaine, mais ont finalement limité le tout à une journée
En ce vendredi, les responsables affiliées à la FSSS accueilleront les enfants plus tard ou termineront leur journée plus tôt pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail. Elles dénoncent également les négociations qui piétinnent toujours dans le renouvellement de leur convention collective.
Les RSG sont payées 7h par jour, mais travaillent souvent jusqu’à 10h. Selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) qui les représentent, les responsables travaillent une cinquantaine d’heures par semaine pour 27 000 $ par an après dépenses, soit près du salaire mimimum.
Elle-même éducatrice en milieu familial, responsable du secteur des RSG à la Fédération de la santé et des services sociaux et présidente des RSG de la Montérégie, Karine Morisseau déplore la non reconnaissance de l’emploi. Elle demande une augmentation qui concorde avec les exigences ministérielles et déplore les excuses données par le ministère pour refuser les hausses.
« Présentement, c’est l’exode. On a plus de 250 milieux de la FSSS qui ont fermé depuis le mois de mai 2020. […] Parce qu’on travaille à la maison, parce qu’on n’a pas des groupes complets toute la journée, eux, c’est comme cela qu’ils s’excusent de ne pas augmenter notre rémunération. Le coût de la vie augmente. On doit fournir les repas, les collations, on doit fournir un programme éducatif à nos frais. C’est tout à fait correct, on est travailleuses autonomes, mais il faut aussi que le gouvernement, qui lui a fait le choix de nous verser un revenu, le verse pour qu’on puisse maintenir des services de qualité. »
– Karine Morisseau, responsable du secteur des RSG à la FSSS
Des grèves rotatives doivent débuter lundi prochain au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Gaspésie/Iles de la Madeleine et durer toute la semaine. Une rencontre de conciliation avec un médiateur est prévue mardi et des journées pourraient être annulées selon l’évolution des négociations.
RSG-FSSS CSN. Voici le calendrier des journées de grève rotatives prévues selon l’avancement des négociations.
23 juin 2020
Services de garde en milieu familial : le ministère de la Famille ne négocie pas
- « Pour négocier, il faut une volonté d’avancer et de travailler ensemble. Les RSG–CSN ont cette volonté, mais il est maintenant clair que le gouvernement, le ministère de la Famille et le Conseil du trésor choisissent d’abandonner le réseau de services de garde en milieu familial. »
Après deux rencontres de négociation infructueuses les 18 et 23 juin, les responsables de service de garde (RSG–CSN) n’ont d’autre choix que de dénoncer le manque de volonté du gouvernement à offrir un minimum d’espoir aux milliers de femmes qui portent le réseau à bout de bras. Ce constat oblige les RSG à remettre en cause la pertinence de poursuivre le processus de négociation, alors que le gouvernement persiste et signe avec des offres qui vont accentuer l’exode des RSG vers d’autres professions.
« Il est tout simplement impensable de continuer à se présenter de bonne foi à une table de négociation, à faire des contre-propositions, à démontrer une volonté d’avancer et à se heurter continuellement au même discours. C’est tout le temps la même approche, nos demandes monétaires sont systématiquement écartées et ne sont pas considérées. Les RSG ferment leurs milieux par centaines depuis le début de l’année et le ministère de la Famille semble déjà être en vacances au lieu de chercher activement des solutions à l’impasse actuelle. La pénurie de places, elle, ne prendra pas de vacances. Lorsque la crise sera bien installée et que les parents du Québec seront mal pris, il faudra se souvenir que ce gouvernement a manqué de vision », commente Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.
« Pour négocier, il faut une volonté d’avancer et de travailler ensemble. Les RSG–CSN ont cette volonté, mais il est maintenant clair que le gouvernement, le ministère de la Famille et le Conseil du trésor choisissent d’abandonner le réseau de services de garde en milieu familial. Je souhaite qu’on se souvienne collectivement que nous avons tiré la sonnette d’alarme. Le réseau est en train de s’effondrer. Lorsqu’il sera en ruine, nous n’aurons pas à chercher les responsables très loin. D’ici là, nous allons laisser un peu de temps à la nouvelle présidente du Conseil du trésor, peut-être fera-t-elle preuve de leadership en faisant descendre des directives plus positives à la table de négociation », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Les RSG–CSN annulent la grève prévue le 25 juin et se concentreront au cours des prochains jours sur l’élaboration de leur plan d’action de mobilisation en vue d’obtenir une entente respectueuse et digne du travail qu’elles exécutent au quotidien.
Services de garde en milieu familial : le ministère de la Famille ne négocie pas
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Affirmant avoir été insultées par l’offre monétaire du gouvernement, les intervenantes en petite enfance en milieu familial régi et subventionné vont tenir des votes de grève du 6 au 14 janvier.
Dans un communiqué de presse publié vendredi matin, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (FIPEQ-CSQ) soutient avoir reçu quelques heures plus tôt une offre salariale sous le seuil du salaire minimum.
Une proposition qualifiée d’« irrespectueuse et dégradante » par le syndicat qui entend tenir des votes de grève dans toutes les régions de la province.
Selon le communiqué, l’offre du gouvernement correspondrait à un taux horaire de 12,48 $ pour la première année de l’entente. Le salaire minimum en vigueur au Québec est fixé par le gouvernement lui-même à 12,50 $ depuis mai dernier et il a été annoncé cette semaine qu’il passera à 13,10 $ en mai 2020.
Ce que réclame la FIPEQ-CSQ est « un rattrapage monétaire équivalent à 16,75 $ » dès la première année de la nouvelle entente.
Pour faire savoir son mécontentement au gouvernement, le syndicat rapporte avoir envoyé « deux gommes ballounes au coût de 0,60 $ » au ministère de la Famille. Un geste visant à symboliser ce que l’État propose comme augmentation de salaire par jour aux responsables en services éducatifs en milieu familial.
Les positions syndicales et patronales sont à des années-lumière l’une de l’autre. Québec offre 0,75 % pour la première année et ne dépasse jamais 1,75 % au cours des quatre années suivantes. La FIPEQ-CSQ veut un rattrapage de 33 % la première année en plus d’une augmentation annuelle de 3 % pendant trois ans.
Le vote de grève qui sera demandé aux membres comprend plusieurs moyens de pression, dont une « réduction de la prestation de travail de 15 minutes tous les vendredis ». Les garderies ouvriraient leurs portes 15 minutes plus tard, les vendredis matins, pendant huit semaines.
On souhaite également obtenir un mandat de grève d’une demi-journée ainsi qu’un autre pour une journée complète. Ces grèves pourraient être déclenchées plus tard au moment jugé opportun par le syndicat.