L’objectif du Règlement est de permettre aux RSGE qui sont enceintes ou qui allaitent et qui sont des travailleuses autonomes, d’avoir accès à un régime de retrait préventif au même titre que les salariées du Québec qui bénéficient de celui que confère la Loi sur la santé et la sécurité du travail.
L’attestation des services de garde fournis dans un autre service de garde s’applique lorsque l’enfant a bénéficié de la contribution réduite dans un autre service de garde durant l’année de référence en cours, soit du 1er septembre au 31 août de l’année suivante.
Vous pouvez un logiciel de comptabilité conçu spécialement pour les responsables en service de garde en milieu familial pour faciliter la gestion de votre comptabilité ou utiliser un tableau Excel pour faire un bilan financier de vos revenus et dépenses. (comme celui, ci-dessous)
*Pour une compréhension facile, il y a des annotations qui expliquent les dépenses.
**Ce document n’a pas été réalisé par un expert comptable. Ceci est pour aider les RSGE à démystifier et se faire un résumé des dépenses admissibles, le plus simplement possible, en se basant sur les documents de revenu Canada et du Québec.
Lorsque l’on exploite un service de garde en milieu familial, que celui-ci soit accrédité ou privé, l’une des principales dépenses est la nourriture. Ces frais de nourriture ne sont pas toujours simples à calculer, car ils comprennent souvent une portion en lien avec la RSG et sa famille ainsi qu’une portion en lien avec les repas des enfants du service de garde.
Plusieurs RSG se questionnent sur la façon de calculer les frais de nourriture. Voici ce que vous devez savoir :
Les frais de nourriture admissibles
Tous les produits alimentaires que vous achetez sont déductibles. S’ils sont achetés pour le service de garde exclusivement, ceux-ci sont déductibles à 100 %. S’ils sont achetés pour le SDG ainsi que pour vous (Voir plus bas).
Vous devez conserver toutes vos factures afin de prouver vos dépenses. Si vous n’avez pas les factures de vos achats, vous ne pouvez pas les déduire.
Les frais de nourriture non admissibles
Les frais relatifs à toute la nourriture consommée exclusivement par la RSG et sa famille ne sont pas déductibles. Si les enfants de la RSG fréquentent son service de garde, les frais de repas offerts à ceux-ci ne sont pas déductibles. De plus, les produits tels que le tabac, l’alcool, les loteries ainsi que les produits d’hygiène personnelle (tampons, gel pour cheveux, déodorant) ne doivent pas être calculés dans les frais de nourriture. Souvent, ces produits se trouvent sur les factures de supermarché et sont calculés par erreur avec les frais de nourriture.
De la même façon, le cout des produits d’entretien ménager et de nettoyage ne doivent pas être calculés dans les frais de nourriture; ceux-ci doivent être calculés dans une catégorie distincte.
2 méthodes pour le calcul des frais de repas
Le calcul des portions Lorsque la nourriture achetée pour le service de garde et la RSG ainsi que sa famille figurent sur la même facture, un calcul doit être effectué pour connaitre la partie consommée par elle et sa famille. La méthode privilégiée par Revenu Québec et considérée comme raisonnable est la suivante : Vous devez calculer le nombre de repas et de collations consommés par la RSG et sa famille versus le nombre de repas et de collations consommés par les enfants qui fréquentent le service de garde. Ce calcul doit idéalement être effectué chaque semaine afin de garantir le plus de précision possible. Cette méthode de calcul vous donnera le pourcentage que vous pourrez déduire des factures de nourriture.
La plus simple Si vous trouvez la méthode de calcul de Revenu Québec trop complexe, vous pouvez choisir de faire 2 factures séparées lors de vos achats au supermarché : une première avec la nourriture pour les enfants du service de garde exclusivement et une deuxième avec vos items et ceux de votre famille. La première facture devient alors 100 % déductible, car les produits achetés sont tous pour votre SDG.
Si vous choisissez cette méthode de calcul, vous devez obligatoirement conserver toutes les factures sur lesquelles figurent les achats de nourriture pour votre famille afin de prouver au gouvernement, sur demande, que vous séparez vos factures d’épicerie personnelle et les factures d’épicerie pour votre SDG.
Questions fréquemment posées et informations supplémentaires
Service de traiteur est-il déductible à 100 %?
Plusieurs RSG font affaire avec un service de traiteur pour les repas du service de garde afin d’alléger un peu leurs nombreuses taches. Le service de traiteur, s’il est exclusivement pour les enfants du service de garde, est déductible à 100 %. Cependant, il ne faut pas oublier que si les enfants de la RSG et celle-ci consomment les repas du traiteur, ces portions ne sont pas déductibles. Il faudra donc refaire un calcul afin de soustraire la partie consommée par ceux-ci de la facture du traiteur.
Peut-on déduire un montant fixe pour les repas des enfants du service de garde?
Non. Vous ne pouvez pas déduire un montant fixe par jour ou par enfant (exemple : 5,00 $ par enfant, par jour de garde). Ceci est clairement spécifié par Revenu Québec dans sa brochure In-189 destinée aux services de garde en milieu familial. Vous devez effectuer le calcul des portions tel que proposé par Revenu Québec ou faire des factures séparées pour vos achats personnels et ceux de votre service de garde.
Peut-on utiliser les factures d’autres personnes afin de bénéficier d’une plus grande déduction?
Non. Plusieurs RSG demandent à leur frère, sœur, parents ou encore à leurs amis de leur donner leurs factures de supermarché afin d’augmenter les dépenses de nourriture de leur service de garde. Vous ne devez en aucun cas procéder ainsi; il s’agit de fraude et les conséquences peuvent être sévères
Avant les années 70, les garderies étaient très peu encadrées au Québec.
PHOTO : RADIO-CANADA
Radio-Canada
Publié le 21 janvier 2020
Centres de la petite enfance (CPE), garderies à tarif réduit ou encore non subventionnées, les politiques familiales varient selon les gouvernements en place. Nos archives montrent comment les services de garde sont devenus un enjeu collectif au Québec.
Dans les années 1950 et 1960, seules des garderies non subventionnées et à peine réglementées ouvrent au Québec. Les mères au travail doivent souvent recourir à l’aide d’une parente ou d’une voisine pour faire garder leurs enfants.
Avec la Révolution tranquille, un plus grand nombre de femmes se retrouvent sur le marché du travail. Elles revendiquent alors des garderies publiques et gratuites.
Mère au foyer ou mère au travail?
Deux millions de femmes, 20 janvier 1966
L’émission Deux millions de femmes du 20 janvier 1966 se consacre à l’enjeu du travail des mères de famille.
Dans cet extrait, l’animatrice Jeanne Sauvé aborde la question des services de garde.
Quelles mesures pourraient être adoptées pour soutenir la famille dont la mère travaille et alléger les tâches domestiques de la maîtresse de la maison?
Il existe à l’époque une centaine de garderies privées dans la région de Montréal. Elles doivent obtenir un permis de la Ville, qui les inspecte suivant des normes d’hygiène et de sécurité, mais elles ne reçoivent aucun autre encadrement.
Aux garderies privées s’ajoutent au Québec une douzaine de services de garde de type institutionnel financés par des œuvres de charité et, dans de rares cas, par une aide gouvernementale.
« La demande est bien grande », confirme à la journaliste Paule Sainte-Marie une dame qui tient une garderie privée à Montréal. Ne se voyant pas accueillir plus d’enfants, elle doit refuser au moins quatre requêtes par jour.
Elle souhaiterait que les garderies soient davantage soutenues financièrement, ce qui lui permettrait d’engager du personnel.
« Beaucoup de gens soutiennent que la réponse à la garde des enfants, c’est qu’on ne les fasse pas garder », souligne cependant l’animatrice Jeanne Sauvé. Pour ceux-ci, les garderies publiques ou privées ne font que contribuer à encourager la mère à tourner le dos à ses obligations familiales.
Un père de famille interrogé par la journaliste Paule Sainte-Marie exprime une opinion divergente.
Je serais favorable à des garderies d’enfants parce qu’on a dit que le travail féminin était inévitable, qu’on ne pouvait pas plus l’arrêter, affirme-t-il.
Une option qu’il préfère à celle de faire appel à des gardiennes « qui ne font partie d’aucune organisation et qui s’improvisent du jour au lendemain comme éducatrices d’enfants ».
Entre revendications et réflexions
En 1967, la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada, mieux connue sous le nom de commission Bird, réclame la création d’un réseau de garderies publiques.
C’est dans cette mouvance que l’émission Femme d’aujourd’hui du 13 mai 1968 s’intéresse à la situation des services de garde au Québec.
Femme d’aujourd’hui, 13 mai 1968
Il ne s’agit plus de bien soigner ses enfants ni de les faire garder, mais de les préparer à absorber des connaissances.
Pour discuter de l’état des choses dans la région métropolitaine, l’animatrice Aline Desjardins réunit dans une table ronde sœur Pauline, directrice d’une garderie de dépannage, Yvonne Raymond, travailleuse sociale, et Diane Bernier, chef du service de recherche de la Montreal Social Agency.
Elles dressent le portrait des services de garde disponibles dans la région de Montréal et en exposent les écueils, notamment pour les nourrissons.
Je ne crois pas que du jour au lendemain on ait un réseau bien organisé, que le gouvernement vienne nous organiser. Je pense qu’il faut commencer soi-même à penser expérimenter dans de plus petites communautés, soutient Diane Bernier.
Il est très important de demander des lois, exprime pour sa part Yvonne Raymond. Ça devrait relever d’un ministère.
Toutes déplorent également qu’il n’existe aucune formation au Québec pour le personnel des services de garde.
De plus en plus, les garderies sont pourtant vues comme un outil pour socialiser les enfants, les préparer à l’école primaire et leur permettre de s’épanouir.
Vers une politique familiale au Québec
Entre 1971 et 1973, 70 garderies sans but lucratif sont créées dans tout le Québec grâce au soutien financier d’un programme du ministère fédéral de la Main-d’œuvre et de l’Immigration.
On les appelle les garderies populaires ou garderies « pop » et elles fonctionnent sous un mode coopératif.
Une enquête réalisée par le ministère provincial des Affaires sociales en 1973 révèle que le Québec compte alors 250 garderies, pour la plupart à but lucratif, offrant au total 8000 places.
Ce nombre s’avère nettement insuffisant, puisque 50 000 mères de jeunes enfants de moins de 6 ans occupent un emploi sur le marché du travail.
C’est dans ce contexte qu’en janvier 1974, la ministre d’État aux Affaires sociales Lise Bacon est chargée de trouver une solution au problème épineux des garderies.
Le 60, 21 mai 1974
Le plan Bacon devient la première politique en matière de service de garde au Québec.
Comme en témoigne cet extrait de l’émission Le 60 diffusée le 21 mai 1974, les réactions sont toutefois très vives dans le milieu des garderies populaires.
Les parents critiquent le plan Bacon, car ils y voient une nouvelle forme d’assistance sociale et non pas l’établissement d’un réseau public de services de garde.
Le plan Bacon renvoie aux parents la responsabilité du financement, sauf pour les familles à faible revenu pour lesquelles il accorde une aide, illustre ce reportage de Claude-Jean Devirieux.
Qu’il s’instaure au Québec un système de garderie universel pour tout le monde, subventionné par le gouvernement, demande une mère dont la garderie populaire est menacée de disparaître faute de financement. Ce n’est pas une forme d’aide sociale, c’est un besoin vital!
Je ne crois pas aux services gratuits, quels qu’ils soient. Je pense qu’il faut que les parents s’impliquent et qu’ils paient un peu de leur poche, exprime pour sa part la présidente de l’Association des garderies privées.
Le développement d’un réseau de garderies figure au programme électoral du Parti québécois en 1976 lorsque ce dernier prend le pouvoir.
Il faudra pourtant attendre trois ans avant que le ministre des Affaires sociales Denis Lazure adopte une politique de financement qui accorde pour la première fois des subventions directes aux garderies.
La Loi sur les services de garde à l’enfance conduit également à la création de l’Office des services de garde à l’enfance.
En 1988, le gouvernement libéral publie son Énoncé de politique sur les services de garde à l’enfance qui ouvre la voie à un système étatique de garderies.
La ministre Monique Gagnon-Tremblay est toutefois ralentie dans ses ambitions à la suite du retrait de ce projet du gouvernement fédéral.
Il faudra attendre 1997 pour que le Québec se distingue avec une politique familiale plus complète.
La naissance des centres de la petite enfance
Téléjournal, 23 janvier 1997
Le 23 janvier 1997, la ministre de l’Éducation Pauline Marois dévoile la nouvelle politique familiale du Québec.
Comme l’explique la journaliste Louise Beaudoin dans ce reportage au Téléjournal, la politique vise à assurer une meilleure conciliation travail-famille en offrant des services accrus à la petite enfance et en prolongeant les congés parentaux.
Le gouvernement péquiste implante un coût fixe de 5 $ par jour en garderie pour tous les enfants de 4 ans. Il prévoit d’étendre ce tarif à tous les jeunes d’âge préscolaire avant l’an 2000.
Par ailleurs, une loi instaure la maternelle obligatoire à plein temps pour les enfants de 5 ans.
La création de centres de la petite enfance, les CPE, constitue l’une des assises de la nouvelle politique familiale.
Gérés par un conseil d’administration auquel collaborent les parents, les CPE offrent un programme éducatif aux enfants qui les fréquentent, le même pour toute la province.
Intitulé « Jouer, c’est magique », ce programme repose sur le principe que l’enfant apprend par le jeu. Il se veut une résistance à la mode de la scolarisation précoce, très en vogue aux États-Unis et axée sur la performance.
Les propriétaires de garderies privées critiquent la nouvelle politique, qualifiée d’« étatisation déguisée », qui brime le libre choix des parents. Le gouvernement leur propose de se convertir en organismes à but non lucratif offrant des places à 5 $.
Un avenir ombrageux
L’application de la nouvelle politique ne se fait pas sans embûches.
Les garderies à 5 $ sont rapidement victimes de leur succès, ne suffisant pas à répondre à la demande croissante. Les listes d’attente s’allongent.
En 2003, la liste d’attente de l’ensemble des CPE du Québec compte quelque 85 000 noms, mais le gouvernement de Jean Charest met en veilleuse le développement du réseau des garderies.
Afin de réaliser des compressions budgétaires, le ministère de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille stoppe tous les projets de centres de la petite enfance approuvés par l’ancien gouvernement péquiste. Les nouvelles places en services de garde seront créées dans des garderies privées, et non des CPE.
Le gouvernement libéral fait aussi passer le tarif des garderies de 5 à 7 $ durant son mandat. En parallèle, il bonifie le crédit d’impôt des familles qui fréquentent un service de garde non subventionné.
Jusqu’à aujourd’hui, le nombre de places disponibles en CPE ou en garderie subventionnée ne peut combler l’ensemble des familles québécoises, qui doivent pour certaines se tourner vers des garderies privées non subventionnées.
Bon nombre de parents jugent cette situation discriminatoire.
Une plainte a été déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la famille et une pétition circule réclamant le même tarif journalier pour tous les services de garde.
Publié le 04 décembre 2008 à 11h20Mis à jour le 12 janvier 2009 à 11h23
David peut-il encore battre Goliath? Voici comment un ex-conseiller en relations de travail devenu avocat à 40 ans a réussi à faire reculer le gouvernement du Québec!
Les bonnes nouvelles nous tombent parfois dessus lorsqu’on s’y attend le moins. C’est arrivé à l’avocat Mario Evangéliste, 54 ans.
Il y a une dizaine de jours, alors qu’il faisait ses emplettes par un beau dimanche après-midi, il a reçu un appel sur son cellulaire qui allait le rendre de bonne humeur pour le reste de la journée. Au bout du sans-fil, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. «Mario, c’est fini, Québec n’ira pas en appel», lui mentionne alors la syndicaliste.
En raccrochant, Mario Evangéliste lâche un grand soupir de soulagement. Non pas qu’il craignait devoir se battre en Cour d’appel, mais en abandonnant la partie, le gouvernement du Québec mettait fin à un feuilleton judiciaire amorcé en décembre 2003, lorsque les libéraux de Jean Charest avaient adopté les lois 7 et 8, qui retiraient le droit de syndicalisation aux responsables des services de garde en milieu familial.
Rappelons-le, le 31 octobre 2008, la juge Danielle Grenier, de la Cour supérieure, a accueilli la requête en jugement déclaratoire des représentants syndicaux, et invalidé ces lois, les jugeant inconstitutionnelles parce qu’elles contrevenaient à la Charte canadienne des droits et libertés.
«C’est une belle victoire pour le droit des femmes», dit Mario Evangéliste, alors qu’il reçoit La Presse dans une salle de conférence. Nous sommes au 5e étage de l’immeuble du siège social de la CSN, à Montréal, dans les bureaux de Pepin et Roy, le nom officiel du contentieux de la centrale syndical. Ici, pas de planchers marbrés ni de sofas en cuir italien comme dans les grands bureaux. Ici, les avocats servent eux-mêmes le café.
«Avec ou sans sucre?» demande l’avocat en tendant une tasse.
Une vingtaine de juristes bossent dans ce cabinet syndical -quelques-uns au bureau de Québec. Leur mission? Défendre les syndicats, fédérations et organismes de la CSN contre d’éventuelles poursuites ou entamer des poursuites en leur nom. Ils touchent à tout sauf au droit criminel: droit civil, administratif, international, etc. Tous sont des pros en droit du travail et de l’emploi, mais chacun possède en plus une spécialité propre. Mario Evangéliste, lui, fait aussi dans le droit international, la responsabilité civile et contractuelle, de même que dans les régimes de retraite.
Depuis cinq ans, il consacre le gros de son temps à cette cause contre le gouvernement du Québec qu’il décrit comme le plus grand défi professionnel de sa jeune carrière d’avocat, carrière entreprise à l’âge de 40 ans, après 12 ans passés comme conseiller en relations de travail. C’est donc lui, avec l’aide de quelques collègues du bureau, qui a piloté ce dossier de A à Z.
Un dossier de principe
Lorsque Mario Evangéliste entre en scène en octobre 2003, les lois 7 et 8 n’étaient pas encore adoptées et l’idée de départ était de convaincre Québec d’y renoncer. «On savait qu’il s’agissait d’un dossier de discrimination faite aux femmes, pas seulement une question de liberté d’association, explique-t-il. On croyait donc pouvoir convaincre le gouvernement de reculer.» Peine perdue.
Devant ce refus, Mario Evangéliste met alors en branle le deuxième volet de son plan de match: contester ces lois à la fois devant les tribunaux du Québec et devant les instances internationales, en l’occurrence le Bureau international du travail (BIT). Avec une idée en tête: faire vite. Il passe donc ses «vacances» de Noël 2003 à rédiger la plainte au BIT, et à préparer la requête devant la Cour supérieure, requête déposée d’ailleurs au début de janvier 2004.
La stratégie argumentaire tourne autour de trois motifs. Primo, que les lois sont discriminatoires envers les femmes. Secundo, qu’elles sont discriminatoires envers le statut professionnel. Enfin, qu’elles briment le droit d’association.
Entre-temps, la CSN discute avec d’autres centrales syndicales, la CSQ et la CSD. Au printemps 2004, on décide de joindre toutes les requêtes.
S’amorcent ensuite les interminables interrogatoires des témoins. Un an d’interrogations, d’objections, de requestionnements. On interroge de part et d’autre des experts en rémunération, en relations industrielles, on produit des études socio-économiques…
Puis vient la période des admissions. Ainsi, lorsque le procès commence en septembre 2007, le tiers de la preuve a déjà été admis. Mais le boulot est loin d’être terminé pour autant, car le procès s’échelonnera jusqu’en janvier 2008.
«Je travaillais 70 heures par semaine, c’était complètement fou!» dit Mario Evangéliste. Tous les midis, il faisait le point avec sa collègue, Me Francine Lamy, qui représentait la CSQ. Le soir, ils se revoyaient pour se partager les tâches du lendemain.
Une chose était claire cependant: qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, les syndicats étaient prêts à aller jusqu’en Cour suprême. «Dès le début, on s’était dit qu’on irait jusqu’au bout, car c’était un dossier de principe.» En revanche, explique l’avocat, on savait que si on gagnait sur le point de la discrimination faite aux femmes, il serait bien difficile pour le gouvernement d’interjeter appel.
Les RSG affiliées à la FSSS-CSN étaient rassemblées les 4 et 5 novembre dernier en conseil fédéral. Les déléguées des syndicats ont discuté de plusieurs sujets importants pour les RSG. Regardons cela de plus près.
Négociation des RSG
Lors de ce conseil fédéral sectoriel, les déléguées ont pu entendre le rapport sur l’état de la négociation visant le renouvellement de l’entente collective.
Rappelons que notre entente collective venait à échéance le 31 mars 2019 et que nous avons déposé l’ensemble de nos demandes, aussi bien salariales que normatives, le 7 mars 2019.
Nos principales demandes :
Dispositions contre le harcèlement psychologique
Comité de relations professionnelles avec les bureaux coordonnateurs
Congé sans solde de 12 mois
Programme de reconnaissance des acquis et remboursement des frais de scolarité pour l’obtention d’un DEC ou AEC
Équité avec l’emploi comparateur
Instauration de 5 congés mobiles
Rémunération pour 8 h de formation annuelle
Remboursement des frais du guichet unique pour 2018
Malgré le fait qu’il y a eu quelques rencontres de négociation, le Ministère de la Famille ne semble pas empressé de faire cheminer notre négociation rapidement.
Notre détermination reste entière et nous nous retroussons les manches pour forcer le gouvernement Legault à mieux reconnaître la contribution indispensable des RSG au développement de centaines d’enfants au Québec.
C’est d’ailleurs pour faire avancer le rythme de la négociation que les déléguées ont adopté un mandat de moyens de pression excluant la grève pour appuyer la négociation.
Suivez de près les activités syndicales dans vos régions ! Vous serez invitées à prendre part à des assemblées générales sur l’état de la négociation et la mobilisation.
Nous avons des arguments en main pour montrer l’importance d’améliorer notre quotidien. Nous allons travailler ensemble pour nous faire entendre !
Outils pour les RSG
Les déléguées des syndicats de RSG de la FSSS-CSN ont aussi eu l’occasion lors de ce conseil de s’outiller davantage pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires en lien avec le dossier de l’enfant.
Elles ont assisté à une présentation d’un nouvel outil pour les RSG concernant le portrait évolutif de l’enfant. Cet outil de travail, produit par le comité mixte de la FSSS-CSN, permettra aux RSG de suivre de manière périodique le développement de l’enfant sur cinq grands axes : physique et moteur, cognitif, langagier, social et affectif ainsi que ses habiletés d’habillage, d’alimentation et d’hygiène.
Le nouveau régime de retrait préventif est maintenant entré en vigueur. Pour s’assurer de sa bonne application partout au Québec, les déléguées de la FSSS-CSN ont reçu une présentation qui visait à leur faire état des différentes étapes à suivre pour y avoir droit.
Les syndicats de la FSSS-CSN ont une boîte à outils à leur disposition qui leur permet de bien répondre à vos questions et de défendre vos intérêts au quotidien. Nous vous invitons à contacter votre syndicat local pour en savoir plus !
Assurances collectives
Le conseil a aussi donné lieu à une réflexion sur l’état de la tarification du régime d’assurances collectives des RSG. Les assurances collectives coûtent cher et nous devons trouver des moyens de réduire ces coûts.
C’est pourquoi les déléguées ont discuté des moyens et des pistes de solutions pour développer un meilleur contrôle de l’évolution de la tarification des assurances collectives.
Informez-vous auprès de votre syndicat pour en savoir plus !
Campagne 4 ans c’pas grand
Finalement, les déléguées se sont penchées sur la question de la maternelle 4 ans. Avec la campagne de la CSN 4 ans c’pas grand, nous sommes intervenues à tous les paliers pour parler des risques du projet de la maternelle 4 ans mur-à-mur proposé par le gouvernement Legault.
Notre détermination nous a permis de faire reculer le gouvernement sur certains éléments. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge n’a pas eu d’autre choix que de restreindre l’étendue des maternelles 4 ans.
La place de la maternelle 4 ans inquiète plusieurs RSG et à raison ! C’est pourquoi nous poursuivrons nos interventions dans les prochains mois pour s’assurer de faire valoir le point de vue des RSG. Le Québec a un réseau de services de garde éducatifs dont il a de quoi être fier et il doit continuer de le développer !